La sauvegarde du patrimoine namurois par Berhin

Les établissements Berhin : une entreprise familiale qui conjugue fibre commerciale et fibre artistique

Les Namurois se souviennent certainement de l’ancien magasin Berhin-Maguin, qui deviendra plus tard la Maison Berhin, magasin spécialisé en mobilier contemporain à Namur.

En 1921, au départ d’une école de commerce et de sténo-dactylographie, Charles Berhin monta tout d’abord une petite imprimerie. Il emménagea rue Saint-Nicolas en 1927 et commença à vendre des machines à écrire, afin de fournir les patrons de ses anciennes élèves en matériel moderne et performant.

De fil en aiguille, ou plutôt de siège de bureau en armoire de classement, l’entreprise étendit peu à peu ses activités, et pour devenir sous la houlette du petit-fils du fondateur, André Decock, l’un des fournisseurs incontournables en matière de mobilier de bureau dans la région namuroise. Les établissements Berhin sont désormais implantés depuis une vingtaine d’années sur 3.000 m² à Jambes, où un magnifique showroom clair et moderne accueille ses clients.

Monsieur André Decock, aime rappeler le caractère familial de son entreprise. Secondé notamment par son fils, sa fille et son neveu, la quatrième génération est prête à continuer dans la voie qui a toujours tenu à cœur à cette famille : allier activité commerciale et sens esthétique. En effet, force est de reconnaître en visitant le magnifique show-room que la notion de «mobilier de bureau» peut englober bien des réalités différentes. Ici, le design règne en maître, et les amateurs de beau mobilier ont l’embarras du choix entre les noms prestigieux de Norman Foster, Philippe Stark, Harry Bertoia, Eero Saarinen, Charles Eames, Hans Knoll, et j’en passe …

Monsieur Decock avoue une véritable fascination pour la pureté des lignes, la noblesse des matériaux, la beauté presque intemporelle du mobilier qu’il a choisi de proposer à ses clients. « Quand on vend du mobilier de bureau traditionnel, c’est du commerce. Quand on vend une table signée Eero Saarinen ou une chaise Harry Bertoia, c’est du plaisir », affirme Monsieur Decock avec une passion évidente. En fait, ce chef d’entreprise aime avant tout s’entourer de beaux objets, et désire faire partager cet amour. Il invite d’ailleurs régulièrement des artistes contemporains à accrocher leurs œuvres aux cimaises installées dans son show-room, histoire de montrer que beaux-arts et «arts appliqués » font décidément bon ménage. Cette volonté d’éveil à l’art se traduit aussi concrètement par le soutien constant que l’entreprise Berhin apporte à des activités culturelles aussi diverses que le FIFFF, Festival international du Film Francophone ou le Théâtre de Namur…tout pour le plus grand plaisir de ses clients, qui bénéficient ainsi d’invitations aux projections et aux spectacles.

Dans la même logique, la sauvegarde de notre patrimoine culturel importe également beaucoup à Monsieur Decock. Ainsi, il y a quelques années, son entreprise avait-elle financé la nouvelle toiture du Musée des Traditions namuroises…

Tout récemment, il aida de manière significative la Société archéologique de Namur à acquérir un médaillon en marbre du sculpteur namurois Pierre-François Leroy, qui fut exposé récemment au Musée provincial des Arts anciens du Namurois. Ce médaillon représentant le Christ, qui jusqu’ici appartenait à un collectionneur privé, viendra bientôt rejoindre les œuvres présentées au public au Musée de Groesbeeck-de Croix. Voilà un exemple de mécénat d’entreprise qui mérite d’être souligné.

Par son ouverture à l’art et sa volonté de contribuer à la mise à disposition de tous d’une œuvre importante de notre patrimoine, l’entreprise Berhin montre que l’on peut proposer des produits dessinés par les plus grands designers internationaux, tout en étant soucieux de sa région et de son passé. Des publications des Archives photographiques namuroises et du Centre d’Archéologie, d’Art et d’Histoire et de Jambes sont même en vente au comptoir d’accueil !

Françoise Noël